Radio de Radio-Canada – Société Radio-Canada

1936

La loi canadienne de la radiodiffusion qui entrait en vigueur le 2 novembre permit la création de la radio française de Radio-Canada.

Radio-Canada prenait alors officiellement possession des installations de la Commission de la radiodiffusion canadienne (CRC) et s’installait officiellement sur les ondes en utilisant l’indicatif CRCM (Commission de la Radio Canadienne à Montréal). La station diffusait à partir à partir de l’antenne de CFCF. Grâce à des revenus de $130,000 dès la première année, Radio-Canada peut s’acheter un studio ambulant.

1937

Une partie de l’émetteur original de CBF

Radio Canada changeait son indicatif de CRCM à CBF. C’est le 11 décembre, que fut ouverte officiellement la station française CBF à Montréal, opérant avec une puissance de 50 000 watts et à la fréquence 690 kHz, créant en même temps le réseau français de Radio-Canada. Le ministre canadien de la Justice Ernest Lapointe et le ministre des Transports C.D. Howe, assistaient au gala de lancement de la station qui fut marqué par un concert symphonique, des extraits d’opéras célèbres et des sketchs folkloriques.

Paradoxalement, « CBF » n’est pas un indicatif radio qui était officiellement alloué au Canada, mais plutôt au Chili. CBF est l’acronyme pour « Canadian Broadcasting French ». Il y eut une entente entre le Chili et le Canada pour l’utilisation de ce bloc d’indicatifs, car il existait un « vrai » CBF, au Chili, mais il s’agissait d’une station de la garde côtière chilienne.

L’antenne (585 pieds) et l’émetteur étaient situés aux limites des municipalités de Verchères et Contrecoeur. Les travaux de construction avaient débuté le 10 juin sous la direction d’Auguste Frigon, directeur adjoint de Radio-Canada. Le coût de ces installations fut de $278,000.00.

La salle de contrôle principale de l’émetteur de CBF

On y avait construit un abri anti-bombe en béton armé qui contenait des vivres pour deux personnes ainsi que des instruments qui auraient pu servir à la transmission d’émissions en cas de bombardement. Il y avait alors un opérateur à plein temps au site de transmission et la station n’a pas connu d’interruption majeure car tous les appareils fournissant le courant électrique étaient installés en double.

Le 8 mai, Mgr Anastase Forget, évêque de Saint-Jean, bénit les installations lors d’une autre cérémonie. Il était accompagné par le ministre des Travaux publics du Canada, l’honorable J.-Arthur Cardin.

1938

La station CBF de Radio-Canada commençait la diffusion de l’émission « Le réveil rural », un magazine d’information économique rurale destinée au public des régions.

Début de la diffusion du radio-feuilleton « La Pension Velder », écrit par Robert Choquette, qui connaîtra un grand succès jusqu’en 1942, avant d’être repris à la télévision dans les années 50 avec autant de succès.

Marcelle Barthe devenait la première femme journaliste au réseau français de Radio-Canada. Elle y travailla durant 25 ans.

Le 25 septembre, ouverture de la première station radiophonique régionale, CBV, à Québec. La station diffuse d’abord huit heures par jour avec une puissance émettrice de 1 000 watts.

Le 16 octobre, ce sera au tour de CBJ Chicoutimi de débuter ses activités, devenant ainsi la troisième station possédée par le réseau français de Radio-Canada.

1939

En mars, CBF lancait le radioroman « Un homme et son péché » tiré du populaire roman de Claude-Henri Grignon. Ce radioroman tiendra l’antenne durant 22 ans. Pour amplifier la profondeur de la voix de l’annonceur François Bertrand, le réalisateur Guy Maufette, plaçait le micro au-dessus des cordes d’un piano à queue.

Début de la radiodiffusion régulière des matchs de hockey des Canadiens en provenance du Forum de Montréal.

Plus de 90 émissions furent consacrées à la visite du roi George VI qui suscita un grand intérêt auprès de la populationRadio-Canada diffusait quatre émissions régulières de nouvelles par jour, en collaboration avec la Presse Canadienne, mais en septembre, lors de la déclaration de la guerre, pendant un mois, Radio-Canada resta en ondes 24 heures par jour pour suivre l’actualité européenne.

Radio-Canada envoyait une équipe d’annonceurs et de techniciens accompagner la première division des Forces armées canadiennes en Angleterre, suite au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale.

La Loi des mesures de guerre entrait en vigueur. Le bureau de censure de Montréal créé par le gouvernement King exerçait alors une surveillance constante de toute l’information diffusée par le réseau français. Le personnel de Radio-Canada collaborait étroitement avec la BBC.

Radio-Canada érigait deux émetteurs régionaux de grande puissance, l’un dans les Prairies (CBK, Watrous, Saskatchewan), l’autre dans les Maritimes (CBA, Sackville, Nouveau-Brunswick) qui diffusaient des émissions bilingues dans une proportion de moins de 10%.

1940

Installation d’émetteurs de faible puissance pour desservir les communautés éloignées.

Début du radioroman Jeunesse dorée de Jean Desprez dont la diffusion se poursuivra durant 25 ans.

1941

Le 1er janvier, Radio-Canada annonçait la création de son Service de l’information. Jusqu’à ce moment, les bulletins étaient écrits par les rédacteurs de la Presse Canadienne et tout simplement adaptés en français par des journalistes d’expérience. Marcel Ouimet devenait alors le premier directeur de ce service. Dès sa première année d’existence, Radio-Canada consacre 20% de sa programmation aux nouvelles.

L’accord de La Havane sur l’utilisation des fréquences en Amérique du Nord, ainsi qu’au Mexique, dans la République dominicaine, à Haïti et Cuba entre en vigueur, forçant Radio-Canada à redistribuer plusieurs de ses fréquences et à modifier ses antennes afin de réduire la puissance d’émission après le coucher du soleil dans le but d’éliminer les interférences avec les stations américaines.

Radio-Canada inaugure la station à ondes courtes CBFW-CBFY, en banlieue de Montréal, afin de diffuser des émissions d’expression française en Abitibi, au nord de l’Ontario ainsi que dans les régions des Maritimes et des Prairies. Toutefois, cette solution ne satisfait aucunement les francophones de l’est et du centre du Canada, puisque la majorité des gens ne possèdent pas de récepteurs à ondes courtes.

Début de Radio-Collège qui diffusait des cours et des conférences sur des champs d’intérêt aussi divers que la géographie, la science, l’histoire, la littérature que la musique. Radio-Collège sera en ondes durant 15 ans.

1942

Au total, 43 heures de programmation française et anglaise sont diffusées chaque jour, comparativement à 10 heures en 1936.

Le père Marcel-Marie Desmarais devenait l’animateur de l’émission « L’heure dominicale » et répondait aux questions envoyées par écrit par les auditeurs, anticipant ainsi sur la formule des tribunes téléphoniques.

Radio-Canada avait décidé de refuser de diffuser les opinions des partisans du « non » lors du vote sur la conscription.

1943

Début du radioroman Métropole écrit par le romancier Robert Choquette. Il sera diffusé jusqu’en 1956.

La station CBJ de Chicoutimi avait un chiffre d’affaires de $39 598. Même si la station appartenait à Radio-Canada, elle n’aurait pu survivre sans ses revenus publicitaires. Elle diffusait alors environ 90 heures d’émissions en français (83.4%) et 18 heures d’émissions en anglais (16.6%).

1944

Le 6 juin, le journaliste Marcel Ouimet du réseau français accompagnait les troupes canadiennes qui débarquent sur les côtes françaises en Normandie. Il alimentait les rédactions française et anglaise respectivement à Radio-Canada et à CBC. Ouimet était arrivé au front en juin 1943 en compagnie de deux autres collègues francophones, Paul Barette et Benoît Lafleur.

Le Trio lyrique débute ses présentations à Radio-Canada.

1945

Inauguration officielle du Service international de la SRC (devient Radio Canada International en 1972)

Le réseau français de Radio-Canada comptait alors sept (7) stations affiliées privées:

CHGB, Ste-Anne-de-la-Pocatière, 250 watts

CHLT, Sherbrooke, 1 000 watts

CHNC, New Carlisle, 1 000 watts

CJBR, Rimouski, 1 000 watts

CJFP, Rivière-du-Loup, 250 watts

CKRN, Rouyn, 250 watts

CKCH, Hull, 250 watts

CKCV, Québec, 1 000 watts

1946

À titre expérimental, Radio-Canada établissait un émetteur FM à Montréal.

Création de la station Radio Saint-Boniface, au Manitoba, devenant ainsi la première station du réseau français en dehors du Québec.

1948

Le 26 août, la station CBJ de Chicoutimi augmentait sa puissance d’émission de 1 000 à 10 000 watts.

Début de l’émission pour enfant « Tante Lucille ». De 1948 à 1973, chaque samedi matin, les enfants ont pu entendre quelque 1 500 contes dont Lucille Desparois a tiré une quarantaine de livres et une dizaine de microsillons.

En janvier, une explosion dans l’édifice King’s Hall de Montréal détruit trois studios de radio. L’incident amènera Radio-Canada à regrouper ses employés et à repenser le projet de centralisation de tous ses services boulevard Dorchester Ouest.

Entrée en ondes de la première émission d’affaires publiques, Les Idées en marche, avec Gérard Pelletier.

1950

Début de la série Nouveautés dramatiques, créée par Guy Beaulne et qui sera diffusée jusqu’en 1962, comme théâtre expérimental québécois.

1951

Début de la série Sur toutes les scènes du monde, théâtre de répertoire international, qui sera diffusée jusqu’en 1975.

Le 18 mai, inauguration des nouveaux studios de Radio-Canada dans l’ancien Hôtel Ford de la rue Dorchester.

1952

Le réseau français devenait autonome pour prendre des décisions relatives à la programmation. Auparavant, toutes les décisions devaient être coordonnées avec la direction générale de la programmation à Toronto.

1956

Le réalisateur Paul Legendre crée Chez Miville, avec Miville Couture, une émission de textes humoristiques sur l’actualité qui sera diffusée jusqu’en 1970.

1960

Essai d’un réseau FM bilingue : Montréal, Ottawa, Toronto (dissous temporairement en 1962).

1964

Le 1er août, ouverture de la station CBOF dans le Château Laurier à Ottawa.

1965

Début du premier magazine féministe, animé par Lise Payette, Place aux Femmes qui dura 5 ans. Lise Payette faisait des entrevues avec des personnalités de la chanson, du théâtre, de la politique et du sport. Et lança son concours du plus bel homme.

1966

Ouverture à Radio-Canada d’une tribune téléphonique religieuse quotidienne animée par le père Émile Legault. L’émission dura cinq ans et attirait une cote d’écoute de 300,000 auditeurs.

1967

Radio-Canada ouvrait la station CBUF-FM à Vancouver.

1969

Radio-Canada supprimait la publicité sur le tabac.

1970

Lise Payette lançait une nouvelle émission, Studio 11, qui fait suite à Place aux femmes et qui sera diffusée jusqu’en 1972.

1971

Radio-Canada construisait un nouveau site de transmission à Brossard et fermait son site d’émission de Contrecoeur inauguré en 1937

1972

La station radiophonique CKBL de Matane était acquise par Radio-Canada et devenait CBGA en étendant sa diffusion vers la Gaspésie et la Côte-Nord.

1973

Le 5 décembre, inauguration de la Maison de Radio-Canada à Montréal, en présence du premier ministre Pierre Elliott Trudeau.

Le réseau français achètait la station CKSB à St-Boniface au Manitoba ainsi que d’autres stations à Gravelbourg et Saskatoon.

1974

Inauguration du réseau FM stéréo français, reliant Montréal, Ottawa, Québec et Chicoutimi.

Radio-Canada acquière la station CFHA d’Edmonton et agrandit sa couverture dans l’Ouest canadien.

Suppression presque totale de la publicité à la radio de Radio-Canada.

1975

Début de l’émission « CBF-Bonjour » animée par Jacques Houde.

Les stations CJBR et CJBR-FM de Rimouski devenaient la propriété de Radio-Canada.

1977

Les Joyeux TroubadoursAprès 36 ans, fin de la populaire émission Les Joyeux Troubadours malgré les protestations du public. Cette émission était inspirée de l’émission « The Happy Gang » de CBC. La dernière équipe mettait en vedette Gérard Paradis, Estelle Caron et Jean-Maurice Bailly.

1980

Début de l’émission Par quatre chemins avec Jacques Languirand.

1985

Le réseau français subit les impacts des coupes de $75 millions commandées par le gouvernement Mulroney.

1990

L’ingénierie de Radio-Canada joue un rôle déterminant dans le développement de la radio numérique.

1997

Le CRTC approuvait la demande de Radio-Canada de faire passer la station CBF 690 kHz de la bande AM à la bande FM à la fréquence 95,1 MHz.

Le réseau français était renommé la Première chaîne.

1999

Pour améliorer la qualité de la réception du signal de la Première Chaîne dans la grande région de Montréal, la Radio française demandait au CRTC d’augmenter la puissance du signal 95,1 FM de 17,070 watts à 100,000 watts.

En juin 1999, le CRTC rejette la demande de Radio-Canada de créer InfoRadio, un réseau d’information continue, en utilisant son ancienne fréquence 690 kHz. Le CRTC octroie plutôt la fréquence à CKVL. Considérant qu’au cours du processus, le CRTC aurait commis des erreurs de droit et de compétence et aurait basé ses décisions uniquement sur des considérations techniques plutôt que des préoccupations de contenu, Radio-Canada déposait en Cour d’appel fédérale, le 21 juillet, une demande d’en appeler de la décision. La demande fut rejetée par la Cour d’appel en octobre.

2000

La Première chaîne est maintenant implantée presque partout au Canada et rejoint 90% de la population francophone. La Chaîne culturelle quant à elle rejoint 80% des francophones du pays.

Radio-Canada signe une entente avec la station CHLM FM de Rouyn-Noranda/Amos/Val d’Or pour qu’elle diffuse à plein temps la programmation de la Première chaîne en Abitibi.

2002

CKVM Ville-Marie et CFLM de La Tuque se désaffilient du réseau français de Radio-Canada, CHLM FM de Rouyn-Noranda/Amos/Val d’Or demeurant la dernière station affiliée.

2004

Le CRTC approuve l’acquisition par le réseau français de Radio-Canada de sa dernière station affiliée, soit CHLM FM de Rouyn-Noranda et son réémetteur desservant Amos et Val d’Or.

2005

Le 15 août à minuit une minute, Radio-Canada/CBC a décrété un lockout de quelque 5500 de ses employés (journalistes, réalisateurs, de production, administration), membres de la Guilde canadiennes des médias, à l’exception du personnel du Québec et du bureau de Moncton, membres d’autres syndicats.

Le lockout est survenu après 15 mois de négociations infructueuses, le conflit étant axé surtout sur l’embauche des contractuels, un domaine pour lequel la direction voulait obtenir plus de souplesse. Durant le lockout, le réseau français de Radio-Canada fut privé de reportages en provenance d’autres provinces, en particulier du parlement d’Ottawa, ainsi que de certains correspondants étrangers que Radio-Canada partageaient avec CBC.

Les employés retournaient au travail à compter du 11 octobre après avoir accepté à 88.4%, une convention collective qui limitait le nombre d’employés contractuels que Radio-Canada/CBC pouvait utiliser.

Références:

Frequence/Frequency – 1997, 7-8; 2002, 9-10; 2004, 11-12; Association des études sur la radio-télévision canadienne

InfoScan – http://db.infoscan.urgence.qc.ca/crhono_rad.asp

Revue d’histoire de l’Amérique française – Vol. 51, no 3, hiver 1998 – Alain Canuel – Les avatars de la radio publique d’expression française au Canada 1932-1939

Idem – Vol. 52, no 2, automne 1998 – Alain Canuel – La censure en temps de guerre : Radio-Canada et le plébiscite de 1942.

SCHEC, Études d’histoire religieuses, 68 (2002), 7-23 – Pierre Pagé – Cinquante ans d’émissions religieuses à la radio québécoise, 1931-1983. De l’apologétique au dialogue avec les grandes religions.

Phonothèque québécoise http://www.phonotheque.org/radio/bibliographie.html

Radio UQAM – CHOQ FM – http://web.choq.fm/section.php?ssection=9&format=

DXingInfo – http://www.dxing.info/

L’encyclopédie canadienne – http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1SEC79…

Ville de Montréal – Montréal Clic – http://www2.ville.montreal.qc.ca/chm/clic/clic13.htm

Office de la langue française du Québec – http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/ouvrages/

norme_medias_9798_term/terminogramme%20media_Dubuc.pdf

Rapport Juneau 1995 – http://www.pch.gc.ca/progs/ac-ca/progs/ri-bpi/pubs/juneau/francais/chap2…

Le Devoir – http://www.ledevoir.com/2004/06/05/56232.html

Early Radio History US – http://earlyradiohistory.us/1913call.htm

Université de Sherbrooke – Faculté des lettres et sciences humaines – Bilan du siècle – http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/albumspublics.jsp

CBC/Radio-Canada – http://cbc.radio-canada.ca/historique/index.shtml

Érudit – http://www.erudit.org/revue/haf/1998/v51/n3/005348ar.html

http://www.erudit.org/revue/haf/1998/v52/n2/005347ar.html

Études d’histoires religieuses, 68(2202), Pierre Pagé – Cinquante ans d’émissions religieuses à la radio québécoise, 1931-1983. De l’apologétique au dialogue avec les grandes religions.

http://www.cieq.uqtr.ca/schec/documents_pdf/revue_2002_7-23.pdf

Association des réalisateurs de Radio-Canada, http://www.realisateur.com/index.asp

Laisser un commentaire